samedi, avril 27, 2024
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La Conférence sur le Parc Naturel Marin

Parc naturel marin :
la conférence
de Julie Bertrand

Ce 29 avril, Demain Les Mathes proposait aux mathérons une conférence sur le Parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis donnée par sa directrice déléguée : Mme Julie Bertrand

Le nombre de personnes venues l’écouter (une bonne centaine), ainsi que la qualité et la quantité des questions posées témoignent de l’intérêt des habitants, permanents ou non, de territoires baignés par ce parc, comme l’est la presqu’île d’Arvert. Revenons sur les points importants de son exposé pour ceux qui n’ont pas pu venir.

 Ce parc naturel marin (PNM) est un outil de l’Agence Française pour la Biodiversité créé il y a seulement 4 ans avec trois objectifs : la connaissance du milieu marin, la préservation du milieu marin et le développement durable des activités maritimes.

Un espace naturel immense, riche et diversifié

En écoutant Julie Bertrand, nous avons réalisé l’immense espace couvert par le parc : une superficie de 6500 km², de la limite des hautes eaux à environ 40 km de nos côtes, incluant les quatre îles charentaises et leurs pertuis, 6 estuaires jusqu’à la limite de salure des eaux (dont Gironde, Seudre et Charente), et concernant 115 communes, de la Vendée à la Gironde.

Julie Bertrand a montré la richesse naturelle de ce territoire marin déterminée par les nutriments apportés par les estuaires, principalement celui de la Gironde, par ses grandes surfaces d’estrans et de vasières, par la diversité des habitats et par la qualité des eaux. Ainsi le PNM bénéficie d’une très grande biodiversité qu’il faut préserver : c’est un carrefour de migrations pour les oiseaux qui font une pose sur les estrans ou passent au large, comme pour certains poissons (anguille, esturgeon, …), un lieu de reproduction (bar, maigre, …) ou de nourriceries (sole, céteau, …) pour des espèces emblématiques de notre région.

Concilier biodiversité marine et activités économiques

Le PNM est aussi le lieu d’activités économiques intenses : conchyliculture (1er bassin européen), pêche d’espèces à forte valeur ajoutée (400 bateaux), 60 ports dont deux grands ports maritimes, activités de loisirs et tourisme littoral (14000 places en ports de plaisance, 57000 pratiquants de la voile, …), exploitations industrielles (granulats, par exemple, projet éolien, …).

Concilier les enjeux de préservation de la biodiversité marine et ces nombreuses activités socio-économiques est au cœur de la mission du PNM. Celui-ci est doté d’un conseil de gestion réunissant 70 personnes incluant collectivités territoriales, services de l’état, associations environnementales, usagers, professionnels et personnes qualifiées.

Ce conseil peut être consulté sur les dossiers soumis à autorisation pouvant altérer le milieu marin. Et si l’effet attendu est notable, il peut délivrer un « avis conforme », suivi obligatoirement par l’autorité compétente. C’est ce qui s’est passé à l’encontre du projet d’exploitation de granulats du Matelier : l’avis conforme défavorable rendu en novembre dernier par le conseil de gestion a été précurseur de l’arrêté de refus de ce projet publié par le ministre Le Maire le 19 février (nous savons maintenant que les porteurs du projet y ot définitivement  reoncé: c’est une grande victoire. Voir notre article).

Le conseil de gestion a produit un plan de gestion du PNM pour 15 ans dont Julie Bertrand nous a donné les grandes lignes sur trois thèmes : développement durable des activités maritimes, sensibilisation des acteurs, et préservation du milieu marin.

Un public avide d’informations

Julie Bertrand a ensuite répondu à une douzaine de questions sur des sujets très variés. A cette occasion, elle a pu donner des exemples d’actions de sensibilisation des écoliers (aires marines éducatives), des pêcheurs à pieds (taille des coquillages) ou des touristes (dérangement des migrateurs), et sur les relations du PNM avec les scientifiques (Ifremer, université de La Rochelle).

Nous avons appris que, pour les grands projets tels que celui de parc éolien près d’Oléron (qui n’a pas encore vu le jour), ce serait l’Agence Française pour la Biodiversité, et non le PNM, qui pourra rendre un avis. Interrogée sur la pollution plastique, sur la surpèche du maigre et la baisse des ressources observée par les pêcheurs de loisir, Julie Bertrand a à chaque fois mentionné les études lancées en collaboration avec les professionnels et les scientifiques

Par ailleurs, il a été souligné l’importance d’une évaluation complète de la qualité des eaux, d’un suivi des familles de plancton, et de la bonne gestion des marais littoraux. Sur ce même thème, les dangers de la pollution insidieuse à effet différé issue de l’amont des fleuves, loin de leurs estuaires, ont été soulignés (le PNM siège aux Commissions Locales de l’Eau). Ont été évoquées aussi la pollution par les algues vertes (limitée au nord de l’île de Ré) ou due au naufrage du Grande America, évitée grâce à la météo et au pompage des effluents de l’épave. Enfin, il a été dit que les conséquences du réchauffement climatique sur le trait de côte ne relevaient pas des compétences du PNM

Une action de longue haleine

Le Parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis est jeune, mais le travail accompli est à la hauteur des objectifs de conciliation de préservation de la biodiversité marine et des multiples activités socio-économiques. Ses moyens en matériel et en personnel sont en développement et les études qu’il a lancées en sont encore à leurs débuts. Son action indispensable ne peut s’exprimer que dans la durée avec les moyens adéquats. Nous y serons attentifs.

Pour plus d’informations sur le PNM, notamment accéder à son atlas cartographique, on peut consulter les pages qui lui sont dédiées sur le site de l’Agence Française pour la Biodiversité.

Et un grand merci à Julie Bertarnd pour cette brillante conférence!

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