samedi, avril 27, 2024
Préoccupations

Reprise des enrochements à la Palmyre

Reprise des enrochements à la Palmyre

C’est la même rengaine après chaque hiver : la houle, les grandes marées et le gros temps ont mis à mal nos côtes sableuses. Et, à la Palmyre, on scrute les dommages causés à la plage de la Grande Côte, près du Club Med, et aux quelque 170 m de digue ajoutés en catastrophe après l’hiver 2014 pour le sécuriser.

Encore une fois chacun constate que la plage, face à la digue, maigrit irrémédiablement tandis qu’à son extrémité les attaques de la mer redoublent d’intensité.

 Camions et pelleteuses ont dû encore consolider la digue, corriger les dégâts causés par l’érosion marine en bout de digue et remettre en état la pente d’accès à la plage.

Le Club Med va donc pouvoir démarrer sa saison 2016 en toute quiétude. Dommage qu’à marée haute de coefficient un tant soit peu élevé, les GMs aient un accès direct à une plage qui se réduit alors à un tas de cailloux…

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Des travaux couteux dignes de Sisyphe:

Tout cela n’est pourtant pas étonnant. Nous sommes même face à un véritable cas d’école. Car les effets pervers de ces enrochements sont bien connus : effondrement de la plage de sable, enfoncement et déstabilisation des blocs de pierre, amplification des phénomènes d’érosion en bout de digue. La « solution » qui consiste à allonger la digue et à la recharger ne pourra pas être répétée à l’infini et ne garantit pas tout face aux évènements climatiques exceptionnels, mais inéluctables, ni aux conséquences annoncées du réchauffement climatique. Sans parler des conséquences financières de ces travaux dignes de Sisyphe.

C’est ainsi que la mer a déjà dévoré la plage sur une profondeur de 300 m environ depuis l’installation du club de vacances Mornay au ras de la mer, il y a près de 45 ans, sur le site occupé aujourd’hui par le Club Med (voir article sur notre site). L’installation de la digue et son allongement au fil des ans a provoqué l’effet pervers « attendu ».

D’année en année, la station balnéaire de la Palmyre a pris des allures de bastion, protégée par près de 3 km d’enrochements depuis le port jusqu’au début de la plage de la Grande Côte. Du côté nord-ouest, la digue qui forme le port a mal vieilli et nécessitera des travaux de rénovation très onéreux remis à plus tard, mais la menace peut ne pas sembler immédiate. Par contre, à l’autre extrémité, les attaques de la mer sont plus qu’évidentes et leur victime la plus directe serait le Club Med, placé aux premières loges. C’est à coup sûr ce qui motive principalement l’établissement, l’extension et l’entretien de cette digue au frais du contribuable, au grand dam d’associations dont nous partageons l’émoi (voir articles de Sud-Ouest).

Mais ces digues ne protègent-elles que le Club Med ?

La station de la Palmyre a été bâtie imprudemment sur sable et marais, très près de la côte sableuse et à très basse altitude, souvent au mépris du simple bon sens et, plus tard, de la loi Littoral. Elle est répertoriée par les services de l’Etat parmi les « Territoires à Risques Importants d’Inondation » (TRI). Comme le montre la carte ci-dessous, publiée par la DREAL, un événement climatique exceptionnel, tel ceux de 2010 et de 1999, pourrait provoquer l’inondation de plusieurs structures de loisirs et surtout de beaucoup d’habitations. Alors peut-on envisager d’abandonner cette digue pour, à terme, “laisser à la nature le front de mer” ? Sinon quel sera le coût de la pérennité de cette digue, et qui payera ? Faut-il envisager de se replier sur l’arrière pays, déjà saturé et menacé, comme certaines communes s’y trouvent contraintes ?

Il serait bon d’y réfléchir avec une vision à plus long terme que celle qui a prévalu lors de la fondation de la Palmyre.

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