samedi, avril 27, 2024
Le Plan Local d'Urbanisme (PLU)Organisation du territoire

Les grandes lignes du PLU 2012

Le dossier du nouveau PLU ne sera réellement accessible au public que lors de l’enquête publique. Par contre, on peut en avoir un aperçu à partir du dossier du PLU 2011, qui est connu (aperçu avec le panneau affiché en mairie en 2010), de l’exposé fait lors de la réunion publique de février 2012, des comptes-rendus des conseils municipaux qui ont suivi et de des panneaux exposés en mairie en mars 2012.

Sur ces panneaux, on distingue 4 grands types de zones : U, AU, N et A.

  • les zones U urbaines (en orange) correspondant à des secteurs déjà urbanisés : 440 ha (12% de l’espace communal). Deux zones codées Ulc (2.4 ha) sont des campings installés près du centre-bourg des Mathes et destinés à être urbanisés (La Chênaie et Monplaisir).
  • les zones AU à urbaniser (en violet) correspondant à des secteurs à caractère naturel destinés à être urbanisés (33.6 ha). Parmi celles-ci, on retiendra deux projets contestables : l’implantation d’un centre commercial dans le secteur AUc (1.7 ha) au rond point de la Baraque (colonie d’Ivry) et. la création d’un PRL (Parc Résidentiel de Loisirs) de 180 chalets sur 12,2 ha dans une pinède proche du carrefour de la Fouasse et du Luna Park (secteur AUp). Nous y reviendrons.
  • les zones N naturelles (environ 2600 ha) qui se partagent en 2 catégories : des espaces naturels protégés (Nr, en vert), et divers espaces naturels (en vert clair). A noter que les zones « naturelles » codées Nl sont affectées à des activités de loisirs comme les campings (Nlc et Nlcf, 270 ha environ), clubs de vacances, golf (Nlg), quad (Nlq), Luna Park, etc.
  • les zones A correspondant à des terres agricoles (en bleu clair, 511 ha

L’étendue des zones N et Nr traduisent la richesse de notre environnement

La commune des Mathes – La Palmyre bénéficie d’un environnement très riche qui se traduit par la grande superficie des espaces naturels protégés : zones boisées (dont forêts domaniales de la Coubre et des Combots), marais doux et zones humides (marais de Bréjat, Cravans, Dirée, et Saint Augustin, notamment), des zones littorales et maritimes (comme la baie de Bonne Anse),des zones classées Natura 2000 et Znieff (zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique). Cette richesse naturelle constitue le plus grand patrimoine de la commune et doit évidemment être préservée. Toute la difficulté est dans la définition des contours et le respect de ces zones. Un des points d’achoppement est le respect des zones humides qui recueillent et filtrent l’eau douce qui alimente les nappes phréatiques ou se déverse dans la Baie de Bonne Anse ou le bassin de la Seudre. Ces zones humides devraient être mieux respectées, notamment dans le secteur de Portebroc, prévu pour devenir constructible, et celui du rond-point de la baraque où se rejoignent les marais de Dirée et de Saint Augustin.

Zones Nl (l comme « loisirs ») : des espaces naturels ?

Dans le PLU, la notion d’espace « naturel » dédié aux loisirs est très contestable, surtout quand il s’agit des campings qui couvrent environ 270 ha de la commune (quasiment la moitié de l’espace urbanisé actuel). On dénombre 6864 emplacements, dont 4000 environ dans le seul secteur de la Fouasse et de la frange sud du bourg des Mathes. Les campings sont de plus en plus constitués de centaines de mobil-homes (record : 998 !) raccordés aux réseaux d’eau potable, d’eaux usées et d’électricité qui, avec leurs installations collectives, deviennent quasiment des zones urbaines. Quelle sera leur évolution à moyen terme ? N’est-ce pas, tout simplement, une urbanisation déguisée ? L’emprise croissante de grands groupes internationaux , comme Siblu, ne met-elle pas en danger la libre gestion de l’espace communal ?

Les espaces « naturels » dédiés aux parcs de loisirs (Luna Park, pistes de quad, par exemple) ou aux centres de vacances en dur (comme la Grande Baie ou Belambra) posent également ces questions. Que reste-t-il de leur caractère « naturel » et quel est leur devenir ?

Faut-il favoriser l’expansion du bourg des Mathes ?

L’essentiel de la pression immobilière s’exerce sur le bourg des Mathes qui connait depuis quelques années une urbanisation galopante. En effet, la station de La Palmyre ne dispose plus que de 2,6 ha urbanisables (zone AU) situés près du château d’eau. De nombreuses opérations immobilières ont vu le jour ces dernières années : le Val du Maine, la Garenne, les Combes, le Clos des Vignes, le bois de Cravans, La résidence du Maine, etc.

  • Cette urbanisation sacrifie les espaces naturels et boisés, vantés pourtant par la commune (« Nature plein cadre » !). Les promoteurs n’hésitent pas étayer leur publicité de photographies d’espaces naturels idylliques qui n’existeront plus après réalisation des programmes immobiliers.
  • Les opérations immobilières détruisent progressivement le cadre paysager de la commune et sont souvent néfastes pour l’environnement (constructions en zone humide, destruction d’espaces boisés, par exemple).
  • Cette explosion immobilière ne s’accompagne pas pour autant d’une revitalisation et d’un développement commercial du centre bourg où habite la majorité des habitants permanents. Personne ne souhaite voir le bourg des Mathes évoluer en « banlieue dortoir ».
  • Enfin, l’urbanisation galopante et la dégradation du cadre paysager qu’elle engendre conduisent à une dévalorisation des biens immobiliers. On note d’ailleurs de nombreux biens à vendre en ce moment.

Faut-il installer un centre commercial à 1.4 km du centre bourg ?

Le secteur AUc (1.7 ha) au rond point de la Baraque (colonie d’Ivry) est destiné à un centre commercial. Ces parcelles étaient incontestablement en zone humide avant d’être abusivement remblayées, et devraient toujours être considérées comme telles.

Au-delà de ces considérations écologiques importantes, l’implantation d’un centre commercial à 1,4 km du centre bourg serait une erreur stratégique grave :

  • Le centre bourg, où demeure l’écrasante majorité des habitants permanents, où les lotissements et logements se multiplient, et que la municipalité dit vouloir revitaliser, voit ses commerces et son marché s’appauvrir progressivement. Or la vie quotidienne du bourg des Mathes dépend au première chef de cette activité commerciale. Le bourg dispose d’une superette souvent fermée, et d’un petit centre commercial qui ne fonctionne guère que pendant la saison touristique. L’implantation d’un autre centre commercial à 1,4 km du centre, plutôt que d’optimiser l’existant, serait vouée à l’échec commercial et, de surcroit, tuerait définitivement les quelques commerces qui réussissent à se maintenir dans le bourg.
  • On prétend que ce nouveau centre commercial serait utile et rentable car plus accessible aux usagers des nombreux campings et centres de vacances du secteur. En fait il ne fonctionnerait, au mieux, que pendant les quelques mois de la période touristique et serait donc fermé la plupart du temps, exactement comme le supermarché intermittent présent au rond-point des valdotains.
  • Si malgré tout il fonctionnait, ce centre commercial obligerait les mathérons à utiliser un véhicule et, en saison, accroitrait le trafic routier sur les axes de la Palmyre et de la Fouasse qui sont déjà fortement saturés.

Doit-on accepter le Parc Résidentiel de Loisirs ?

Le secteur AUp destiné à la création d’un PRL (Parc Résidentiel de Loisirs) de 180 chalets installés dans une pinède a été réduit de 16.6 à 12.2 ha avec ce dernier PLU mais n’est pas pour autant souhaitable :

  • Le PRL serait implanté dans une zone naturelle proche du marais de Dirée, en limite du classement Natura 2000.
  • Il viendrait accroître le taux d’occupation des espaces naturels boisés ou humides déjà saturés en hébergements de loisir : environ 3200 emplacements de camping et 1500 lits en clubs de vacances sur l’axe reliant La Fouasse au rond point de la baraque !
  • Il accroitrait le trafic routier sur des axes routiers déjà saturés en été dans une zone particulièrement concernée par le risque d’incendie de forêt.
  • Avec les installations annexes en dur, indispensables au fonctionnement du PRL (accueil, voies, piscine, restaurant, salle de loisirs, etc.), ce serait, de fait, l’urbanisation d’une zone naturelle boisée et de zones humides.
  • Les accès à cette zone par le carrefour de la Fouasse et par la rue des Maines (à l’ouest du bourg des Mathes) fermeraient un espace de zones naturelles qu’il serait ensuite trop tentant de rendre constructible ou de finir de remplir de mobil-homes et autres hébergements de loisirs.

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